20/11/2015

Entretien avec Sylvain Roger, en Service Civique International en Allemagne

Bonjour Sylvain! Dis-nous d'où viens-tu?

Je viens du Limousin, je suis arrivé à Grenoble pour mes études en chimie (parcours chimie et biologie), et parallèlement à mes études j’étais impliqué dans la vie associative, avec l’association « Heureux Cyclage », pour recycler et réparer les vélos. On utilise les remorques à vélo, pour les déplacer aux jardins collectifs ou on les répare, et on leur redonne vie.

Pour moi, Grenoble est MA ville, je me retrouve et j’ai mes repères la bas, j’aime beaucoup cette ville, en plus j’habite à 5 minutes de la foret, et j’aime beaucoup ça.

Mon objectif est de créer une vie urbaine liée au bien-être et je veux réaliser ça à Grenoble. Travailler dans le domaine du vélo me permettrait d’être en contact avec les gens, les saluer dans la rue, même si on les connait pas, contrairement aux voiture, où chacun est dans sa bulle et ne parle à personne….

Parle nous de ton expérience professionnelle :

J’ai commencé à travailler dans l’animation en 2010. Cette expérience m’a permis d’apprendre comment gérer un groupe, et capter son attention, le démarrage, la création de dynamique du groupe…et tout cela pour apprendre à vivre ensemble.

Dernièrement, j’ai acquis des compétences dans les plantes sauvages, je me sens capable de cueillir des plantes sauvages, et de les faire manger à des enfants en toute confiance. J’ai fait cette expérience, et avec mon groupe, on a fait des soupes, des baignés, des chips, pour les enfants, et c’était une belle expérience.

Comment as-tu connu Une Terre Culturelle :

À travers le site internet http://service-civique.gouv.fr quand j’ai vu l’annonce, j’ai tout de suite pris contact avec le bureau d’UTC.

Pourquoi as-tu choisi cette mission, pourquoi l’Allemagne ?

J’ai vécu un semestre à Kanstanze en Allemagne, j’ai encore envie de créer des liens avec ce pays, de parler la langue allemande plus facilement, et surtout de connaître le système scolaire allemand.

J’ai participé à deux échanges avec un collège et un lycée, l’autonomie des élèves allemands m’a beaucoup impressionné : voir un enfant de 6 ans aller seul à l’école est assez épatant pour moi.

Je veux aussi voir de près les valeurs écologiques en Allemagne.

Comment tu imagines ton SCI ?

Je ne sais pas encore comment ça va se passer, je vais surement commencer à apprendre la langue, je ne sais combien de temps cela va me prendre.

Je voudrais mettre en place des ateliers vélo le plutôt possible.

Je pense que je serai beaucoup influencé par la rigueur des allemands, leur rigueur dans le travail, ils anticipent pour être loin du stress, et j’aimerais apprendre ça.

Je veux aussi travailler avec les parents d’élèves, les sensibiliser à l’impact négatif de la colère sur leurs enfants, leur donner des outils pour gérer leur colère face aux enfants.

Ce que je peux aussi apporter aux enfants, c’est de travailler leur autonomie dans leurs activités afin de développer eux même leurs hobbies.

On ne peut pas dire que tu n’est pas motivé Sylvain, mais est-ce que tu as aussi des craintes par rapport à ta mission et ta vie en Allemagne. C’est nouveau pour toi tout cela non ?

Je ne sais pas encore, il faut que je sois sur place pour voir, mais c’est vrai que la langue me fait un peu peur, car j’ai peur qu’elle soit une barrière de communication entre moi et les allemands.

Entretien réalisé par Amina Benkara

Entretien avec Marion, Volontaire en SVE en Turquie



Pourquoi as-tu décidé de faire un SVE ? Pourquoi la Turquie ? 

J'avais dans l'idée de faire un SVE depuis plusieurs années. L'année dernière, il était prévu que j'en fasse un à Ankara, mais malheureusement le projet a été approuvé avec 5 mois de retard et je n'ai pas eu le choix que de me retourner vers autre chose.

J'ai rencontré les partenaires d'UPEGEM à Marseille en février, lors d'un forum mobilité pour les jeunes organisé par UTC. J'étais alors en Service Civique dans une association similaire, c'est donc pour cela que j'étais présente. On a eu l'occasion d'échanger et comme j'avais quelques bases de turc, la Présidente de l'association m'a directement proposé de venir à Izmir!

La Turquie est devenue une évidence pour moi...car je suis mariée avec un turc, tout simplement! Je ne connaissais rien de la Turquie avant cette relation, je l'admets, mais après plusieurs allers-venues, j'ai voulu tenter une expérience sur le long-terme. Je suis ravie de finalement pouvoir effectuer ce SVE à Izmir, c'est une ville magnifique, suffisamment occidentalisée pour que je me sente pas perdue, mais avec tout ce que la cuture turque a de meilleur!


Pourrais-tu nous présenter l'association où tu effectues ton SVE, et quelles y sont tes missions ?

J'effectue mon SVE au sein de l'association UPEGEM, une association qui informe les jeunes des différents types de mobilité possibles avec le programme Erasmus+, qui organise des échanges de jeunes, mais aussi des chantiers.

Je n'ai pas de mission au sein de l'association elle-même, puisqu'elle n'est composée que de deux personnes qui se sont réparties les tâches et n'ont pas vraiment besoin d'un soutien. En revanche, elles ont crée pour moi des cours d'anglais au sein de l'association (que je donne plusieurs fois par semaine). En parallèle je suis aussi volontaire à TEGV, une fondation présente dans toute la Turquie qui propose des ateliers après l'école aux enfants de l'enseignement primaire et secondaires, pour leur permettre d'avoir un soutien dans des matières primordiales (mathématique, turc ..) mais aussi d'élargir leurs horizons (arts plastiques, musique...). J'y donne des cours de français et d'anglais avec des petits de 7 ans et c'est un vrai plaisir!


Que t'apporte cette expérience pour l'instant ? 

Pleins de choses! J'ai l'occasion d'enseigner le français et l'anglais à des groupes de gens très différents. Je compte m'orienter vers l'enseignement du français plus tard et c'est une fabuleuse expérience de pouvoir apprendre et développer des techniques dans ce SVE.

J'apprends aussi beaucoup des personnes à qui j'enseigne, car je fais l'intégralité des cours en turc, et forcément c'est formateur d'essayer d'enseigner la grammaire anglaise à des débutants!

Je rencontre beaucoup de gens de catégories sociales et d'âges différents, ce qui me permet d'observer encore mieux ce qui se passe dans ce pays. 


Rencontres-tu des difficultés ?

La toute première bien sûr: la langue! Cela fait 2 ans que j'apprends le turc, et même si maintenant je réussis à m'exprimer, à avoir des conversations à peu près intéressantes et à survivre dans un supermarché, parfois je sature de ne comprendre rien à ce que les turcs racontent entre eux. La grande ironie de l'histoire est qu'ils ont une belle expression pour décrire cet état : fransız kalmak (rester français), qu'on pourrait traduire par „j'ai rien compris, c'est du chinois pour moi“ !

Je suis quelquefois attristée par l'attitude de nombreux turcs envers moi lorsqu'ils découvrent que je suis étrangère (et ce n'est pas facile à cacher). Je paie quasiment tout ce que j'achète plus cher que le prix normal, on me demande régulièrement si je suis Russe (ce qui n'est pas forcément très bien connoté dans ce pays malheureusement) et bien sûr j'ai droit à la curiosité malsaine de certains hommes. 


Penses tu renouveller cette expérience interculturelle par la suite dans un autre pays où continent ?

Il ne s'agit pas de ma première interculturelle (j'ai vécu en Allemagne avant, et il ne s'agit pas de mon premier voyage en Turquie), mais il est évident que je la renouvellerai!

Sur le long terme, j'espère pouvoir m'installer en Turquie (puisque je suis mariée à un turc, cela fait sens!), mais avant cela, je rêve de visiter le Maroc pour quelques semaines! Je ne pense en revanche pas que je repartirais pour plusieurs mois, car tout en appréciant découvrir un nouveau pays, culture, nouvelles personnes, je me rends compte que ce que j'apprécie le plus et de pouvoir établir de vraies et fortes relations sur le long terme. Et en 6 mois, c'est un petit peu court!


Quel est ton ressenti sur la société turque ?

Je pense que c'est une société qui avance à deux vitesses et c'est d'ailleurs ce qui a été démontré lors des dernières élections législatives (1er novembre 2015), avec le parti islamo-conservateur de l'AKP recevant 49,3% des votes. D'une part, une population très occidentalisée (dont les Smnyrniotes font partie), encline à voter pour les partis d'opposition (gauche, centre gauche), laïcs, fiers de la République Turque et fervent admirateurs que de son fondateur Atatürk. D'autre part, une population plus conservatrice et religieuse mais aussi plus nationaliste, que l'on retrouve dans l'Est du pays et dans le petites villes moins développées et moins ouvertes sur l'Europe.


Quel est ton regard sur la place de la femme en Turquie ? Comment le vis-tu là-bas en tant que femme, qui plus est occidentale ?

Comment je l'ai dit dans la question précédente, il n'y pas une Turquie ni une commune façon de penser. J'ai vécu l'année dernière à Ankara et j'y ai remarqué des comportements bien différents de ce que je vois ici à Izmir. Ici règne une certaine liberté, vestimentaire pour commencer mais aussi dans l'attitude des femmes. Elles se maquillent moins et ne portent que très peu de tissu l'été. A Ankara, cela serait totalement indécent et d'ailleurs inconcevable.

J'ai aussi observé un certain machisme chez les hommes. Je ne dirais pas chez tous, je n'en ferais pas une généralité, mais je pense qu'il s'agit d'une attitude propre aux pays méditerranéens. Les hommes se doivent de payer au restaurant, les hommes peuvent en venir aux mains si l'un daigne regarder la copine de l'autre etc... Venant de France, je ne comprends pas toujours ce qu'ils ont à prouver, mais j'apprécie d'être invitée à chaque fois que je vais au restaurant!

Je n'ai pas d'autres points de comparaison pour le moment car je n'ai pas encore eu la chance d'aller dans l'Est de la Turquie (et ce n'est pas le meilleur moment vu la situation politique régionale) et même si j'ai beaucoup partagé avec des citoyennes turques, je préfère ne raconter que ce que j'observe!


Projet soutenu par l'EACEA

02/11/2015

NOS DANSEUSES FRANCO-ALLEMANDES DANS LA PRESSE !

Un bel article publié dans le journal "La Provence" sur notre exposition photo de la semaine dernière (28/10) qui a réuni de nombreux-euses participant-e-s de divers échanges de jeunes organisés par Une Terre Culturelle.

Merci à l'ASCJ Felix Pyat, au Centre Social Baussenque et à l'‪Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) pour le soutien.

Découvrez ici deux témoignages émouvantes - dans les deux langues :

Ich könnte jetzt wirklich viel schreiben, aber wenn ich das tun würde, wäre ich morgen noch nicht fertig ! Zusammengefasst fand ich hier wirklich alles, von der Ankunft bis jetzt, hervorragend. Ich bin beeindruckt und bedanke mich vielmals. Ich liebe euch! Ihr seid alle wirklich tolle Menschen. Bei euch kommt es nichts aufs Geld an und ihr macht das beste aus dem, was ihr habt und genau das macht mich glücklich.

Maintenant, je pourrais écrire tellement de choses, mais si je le faisais, je ne finirais pas avant demain ! Bref, de l’arrivée jusqu’à maintenant, j’ai tout trouvé excellent. Je suis impressionnée et éminemment reconnaissante. Je vous adore ! Vous êtes tous des gens formidables. Pour vous, ce n’est pas l’argent qui compte et vous faites le mieux de ce que vous avez et c’est justement cela qui me rend heureuse.

(Diana, Berlin)

La première semaine à Berlin était très bien ; j’ai bien aimé la ville. L’accueil dans l’auberge était chaleureux et les Allemandes ont été gentilles avec nous. Les activités comme le foot, les visites de la ville et les sorties telles que la patinoire étaient super. La deuxième semaine était bien parce que les Allemandes et les Françaises se connaissaient déjà et ont été vraiment très proches. C’était vraiment cool de leur faire visiter Marseille. Les deux semaines ont été magiques et elles m’ont permis à communiquer avec les Allemandes malgré le fait que nous ne parlions pas la même langue. Expérience à refaire !

Die erste Woche in Berlin war sehr schön; die Stadt hat mir gut gefallen. Der Empfang in der Herberge war herzlich und die Deutschen waren sehr nett zu uns. Die Aktivitäten wie zum Beispiel das Fussballspielen, die Besuche in der Stadt und die Ausflüge, zum Beispiel zur Schlittschuhbahn,  waren super. Die zweite Woche war toll, weil sich die Deutschen und die Französinnen bereits kannten und einander sehr nah waren. Es war wirklich cool, ihnen Marseille zu zeigen. Die zwei Wochen waren magisch und sie haben es mir ermöglicht, mit den Deutschen zu kommunizieren, obwohl wir nicht die selbe Sprache sprechen. Eine Erfahrung mit Wiederholbedarf !

(Lydia, Marseille)